mercredi 9 novembre 2016

Séminaire du GREMA, programme 2016-2017



Zone de Texte: Un mercredi par mois de 18h à 20h au Centre Malher de l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne 
(M° Saint-Paul, 9 rue Malher,4e étage, salle 409)
Séminaire du GREMA (Groupe de Recherches sur le Marché de l’Art)
2016-2017


Le Groupe de recherches sur le marché de l’art réunit des chercheurs de diverses disciplines (anthropologie, économie, géographie, histoire, histoire de l’art, sociologie). Le séminaire mensuel, ouvert au public, est un espace de discussion et de collaboration, en mêlant présentation de recherches en cours, état des lieux des sources et des méthodologies, et construction de projets collectifs visant à combler les lacunes de nos connaissances scientifiques dans le domaine.


23 novembre : Tatiana Debroux (Université libre de Bruxelles) 
« Les spatialités du marché de l’art »
→ Si les acteurs et les recompositions du marché de l’art ont été au cœur de nombreux travaux depuis les années 1960, leur inscription dans l’espace a fait l’objet d’une attention bien plus limitée. Pourtant, des artistes aux vendeurs, des collectionneurs aux musées, il existe des logiques d’organisation et des dynamiques spatiales tantôt singulières, tantôt attendues, qui répondent à des enjeux économiques et symboliques intéressants.
La géographie du marché de l’art, fortement ancrée dans le cadre de la ville, s’inscrit de plus dans les transformations urbanistiques, économiques et sociales qui s’y produisent et qui peuvent l’influencer ou être influencées à leur tour par les lieux de l’art. La présentation s’appuiera sur des travaux empiriques qui soulèvent des questions originales sur les différentes spatialités étudiées. Elle sera également illustrée par les résultats de travaux personnels portant sur les marchés bruxellois et parisiens, du 19e siècle à nos jours.

14 décembre : Léa Saint-Raymond (Université Paris Ouest Nanterre) « L’épreuve des enchères : le lancement de nouveaux marchés artistiques à Paris, entre les années 1840 et 1939 »
À partir des années 1840, l’hôtel des ventes à Paris a été considéré comme une plate-forme innovante, un tremplin commercial pour des marchés artistiques émergents. Ainsi les artistes vivants ont-ils commencé à soumettre directement leurs œuvres à l’épreuve des enchères. Cette présentation, bilan d’étape de mes recherches doctorales, mettra en évidence la chronologie de ces nouveaux marchés. Comment, par exemple, Narcisse Diaz de la Peña ou Albert-Ernest Carrier-Belleuse ont-ils réussi à tirer le meilleur profit des ventes publiques, alors que le marché du bonsaï, après avoir été florissant à l’aube du XXe siècle, n’a-t-il pas pu prendre racine ? L’analyse systématique des procès-verbaux permet d’identifier les déterminants socio-économiques à l’œuvre dans la valorisation, plus ou moins fructueuse, de ces marchés émergents en salle des ventes.

11 janvier : Thibault Bissirier (École du Louvre)
« Une nouvelle génération de collectionneurs ? Motivations et comportements d'acquisition des jeunes collectionneurs d'art contemporain en France »
Engagées au cours de la décennie 1970-1980 avant de se radicaliser après la crise des années 1990, les nombreuses transformations qu'a connu le monde de l'art contemporain et son marché ont participé à redessiner l'image et le rôle des collectionneurs, qui semblent désormais pouvoir agir en profondeur sur un écosystème mondialisé, hyper-médiatisé, soumis à de fortes stratégies de spéculation et en voie de numérisation. Nous présenterons les premiers résultats de notre étude, qui se concentre sur les jeunes collectionneurs d'art contemporain en France, distinguant les motivations qui les animent et leurs comportements d'acquisition afin de déceler les continuités et les différences avec la génération précédente. S'attachant par ailleurs à la manière dont ils ajustent leur discours, il s'agit de comprendre d'une part comment se construit cette identité et d'autre part de trouver les indices des changements opérés ou à venir dans la pratique de la collection d'art contemporain.

8 février : Johannes Nathan (Nathan Fine Art / TU Berlin)
« The Art Market Dictionary - Reflections on the Mapping of a Complex Field »
→ The Art Market Dictionary (AMD) is the first encompassing reference work on the art market and its historical development. It will provide key information on central agents such as auction houses, commercial galleries, art dealers, and advisers. Each entry will give brief business histories or biographies followed by notes on areas of specialization, artists represented, principal exhibitions and publications as well as significant transactions. The AMD will also list resources with additional information including archives, museums, libraries, databases, and scholarly literature. Where available, it will include relevant illustrations. The project’s first phase covers Europe and North America in the twentieth and twenty-first centuries. Developed in collaboration with a highly qualified international team of Section Editors, the AMD will feature contributions from specialists worldwide. De Gruyter, the AMD’s publisher, is a Berlin-based academic publisher. Among the databases published by de Gruyter is the Allgemeines Künstlerlexikon (AKL) the world’s most encompassing database on artists.


8 mars : Denise Vernerey-Laplace (EHESS)
« Denise René et les combats de l’abstraction. Quand une galerie promeut une esthétique (1944-2012) »
→ En 1944, Denise René ouvre une galerie dans son appartement-boutique, rue La Boétie. Jeune femme engagée dans les débats et combats politiques et intellectuels, a-t-elle alors préscience qu’elle mènera, cinquante années durant, un combat sans défaillance ni concession en faveur de l’abstraction, puis du cinétisme ? Que l’Opération Klar Form qu’elle organisera à Liège en 1951, assènera au fil de ses stations dans les capitales européennes, l’abstraction au marché de l’art? Que l’exposition Le Mouvement scellera définitivement, en 1955, l’inscription du temps au cœur de l’œuvre d’art, utopie einsteinienne des avant-gardes au début du siècle? Qu’elle entraînera l’esthétique abstraite de Vasarely, Calder, Tinguely, Agam, Bury, Soto, Schoeffer puis les Allemands, les Vénézuéliens, les Argentins, les Espagnols sur les voies du cinétisme ?
Denise René s’est éteinte à 99 ans, le 9 juillet 2013, active jusqu’au dernier jour. La tête haute, le verbe décidé, elle a fait claquer sur les pignons de ses galeries de La Boétie, du Marais, de Saint-Germain la bannière d’une esthétique qu’elle a choisie et imposée. Élevant le statut de galeriste au-delà de son statut de marchand, de collectionneur, elle a donné ses lettres de noblesse à son rôle prescriptif.

19 avril : Jérémie Molho (Institut Universitaire Européen, Florence)
« Globalisation du marché de l’art et émergence des villes hubs : Regards croisés sur Istanbul, Singapour et Hong Kong »
→ Depuis les années 2000, la globalisation du marché de l’art s’est traduite non seulement par une forte augmentation des montants des ventes aux enchères, mais aussi par l’affirmation de nouvelles régions : En Amérique Latine, au Moyen-Orient ou encore en Asie, des maisons de ventes aux enchères, des galeries, des foires, ont été créées pour tenter de promouvoir l’art produit dans ces territoires, et afin de capter la demande des nouvelles classes moyennes et supérieures. Certaines villes se concurrencent pour se constituer comme les centres de ces espaces régionaux émergents. Dans leur volonté de s’affirmer comme villes globales, elles effectuent d’importants investissements culturels, et s’efforcent d’attirer les acteurs clé du marché de l’art global. Fondée sur des enquêtes de terrains menées à Istanbul, Singapour et Hong Kong entre 2011 et 2016, cette présentation s’intéressera d’une part aux acteurs portant ces stratégies et mettra en exergue leurs intérêts, leurs discours et leurs interactions. D’autre part, elle s’interrogera sur les effets de ces stratégies de ville-hub, tant à l’échelle locale, avec l’émergence de quartiers artistiques, qu’à l’échelle régionale, à travers le développement de collaborations et de discours tentant de décentrer le monde de l’art international. Dans un premier temps, on reviendra sur l’ambition d’Istanbul de se positionner comme un centre pour le marché de l’art du Moyen-Orient. Dans un second temps, on analysera la concurrence entre Singapour et Hong Kong pour se constituer comme des centres du marché de l’art de l’Asie de l’Est.

17 mai : Pour une histoire du Comité Professionnel des Galeries d’art (1947-2017) : questions, méthodes, résultats.
→ Fin 2017, le Comité professionnel des Galeries d’art (CPGA) aura 70 ans. Cette structure  professionnelle créée en 1947 par un groupe de marchands parisiens (Louis Carré, Gildo Caputo) a eu d’emblée vocation à être une instance de lobbying face aux pouvoirs publics et aux élus ; un espace de réflexion collective et de sociabilité pour les marchands parisiens ; et un lieu d’émergence de propositions de réformes fiscales, juridiques et économiques du marché de l’art français. L’histoire du CPGA reflète celle du marché de l’art et présente une entrée originale pour l’analyse d’enjeux aussi majeurs que la réglementation des échanges, la définition des œuvres  d’art, les relations contractuelles avec les artistes et les collectionneurs. Notre étude collective s’inscrit dans une triple perspective : l’histoire des mobilisations professionnelles (syndicats, luttes sociales), l’histoire du droit et de l’impôt (taxations, libéralisation, déréglementation), et l’histoire des circulations économiques (flux d’œuvres d’art, flux financiers). Nous en présenterons la méthode et les résultats.



Contact : julie.verlaine(a)univ-paris1.fr
Séminaire ouvert à tout public, dans la limite des places disponibles.
Horaire : 18h-20h.
Lieu : Salle 409 (4e étage), Centre Malher de l’Université Paris I Panthéon Sorbonne, 9 rue Malher (M° St Paul).